Cela fait plusieurs années que je voulais faire la plus belle ligne des Alpes, j'ai enfin pu réaliser ce mini rêve, le dernier jour de la saison. Si je n'y étais pas allée aujourd'hui, j'aurais dû attendre cinq mois. Pour la petite histoire, j'ai un souci avec les trains... Je le prends rarement, mais à chaque fois il y a des problèmes techniques ou autres. J'avais réservé en août et ce jour-là le train est tombé en panne et n'a été remis en service que le 21 septembre. Aujourd'hui j'ai pu embarquer, sans aller jusqu'au bout du parcours : à plus de 2 km de la gare d'arrivée, la panne. Vraiment je porte la poisse. Je suis restée un moment dans le wagon après l'immobilisation et alors que la plupart des passagers étaient descendus pour se rendre à pied à la Mure. Heureusement que, ayant tout juste terminé mon bouquin (que je me félicite d'avoir pris), je me suis décidée à en faire autant, le train est arrivé en même temps que moi à la gare.

Cette ligne est extraordinaire. Elle parcourt une trentaine de kilomètres à travers le Trièves et le plateau matheysin, passe par 18 tunnels et 5 viaducs. C'est la première à avoir été électrifiée : de l'or blanc pour transporter de l'or gris à la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècles. Il a fallu 3 ans de travaux pour construire les 124 ouvrages d'art dans ce décor que la nature a sculpté sur des millions d'années. Lorsque l'on n'est pas sous un tunnel, un paysage grandiose s'offre à la vue : les paroies orientales du Vercors, les gorges du Drac, le Lac-barrage de Monteynard, les sommets du Dévoluy, les collines de la Matheysine, la Pierre Percée, une des 7 Merveilles du Dauphiné, l'Obiou. C'est vraiment magnifique sous ces couleurs et la lumière automnales.

J'ai eu le temps entre l'aller et le retour de visiter la Mure avec son Hôtel de ville de style néo-Renaissance, son beffroi et sa halle.